Les résultats des élections européennes dans notre 12e circonscription

Tout le monde a pu voir, commenter et analyser les résultats des élections européennes de dimanche dernier. Je me garderais bien de vous infliger une énième leçon sur la débâcle de tel ou tel parti, la demi-victoire ou la demi-défaite d’une liste ou d’une autre, quand il ne s’agit pas de la composition du Parlement européen ou des prochaines élections municipales. Ce sont là des questions électorales qui intéressent nécessairement les politiques, sûrement les journalistes mais pas vraiment les Français.

C’est de la 12ème circonscription de Paris que je voudrais vous parler, la mienne, la vôtre, la nôtre. Je veux d’abord saluer son esprit civique : l’abstention y est légèrement en recul par rapport au premier tour des élections législatives de 2017, de 38,3 % à 38,09 %.

Je me réjouis de l’excellent score réalisé par la liste Renaissance, qui soutenait le Président de la République et à laquelle j’ai eu l’occasion d’apporter mon soutien. Nathalie Loiseau est parvenue à rassembler plus de 40 % des suffrages, je ne doute pas que le travail de terrain accompli par les formidables équipes de militants de la 12ème circonscription y est pour quelque chose.

Comme on me l’a fait malicieusement remarquer, ces 40,19 % sont un peu moins bons que les 46,98 % que nous avions obtenu en 2017. Je pense cependant que cela s’explique aisément : deux ans après son élection, un parti au pouvoir parvient rarement à maintenir le même enthousiasme que celui qui l’a porté au pouvoir. En l’occurrence, nous avons connu notre lot de polémiques, d’électeurs déçus, de « gilets jaunes » … Cela doit évidemment nous alerter sur le travail de pédagogie qu’il va falloir accomplir pour mieux expliquer aux gens ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. J’ai confiance dans les trois ans qu’il nous reste pour mener à bien le mandat que nous ont confié les Français.

A vrai dire, je m’inquiète moins des quelques 3000 voix perdues par notre majorité que des 2000 voix gagnées par le Front National, qui double son score dans notre circonscription. Ces électeurs, il faut probablement les chercher, non pas dans les déçus d’Emmanuel Macron, que la plupart des sondages nous invitent à chercher plutôt du côté de la liste écologique (qui a gagné des milliers de voix dans notre circonscription), mais davantage dans l’affaissement des partis traditionnels. Je ne me réjouis pas de voir aussi affaiblis les deux partis qui ont gouverné la France pendant 40 ans. Cela confirme certes que notre analyse était la bonne – les vieux clivages ont vécu – mais cela confirme aussi que les populismes séduisent de plus en plus de nos concitoyens, y compris dans les paisibles 7e et 15e arrondissements.

Je crois plus que jamais que la politique n’est plus une affaire de droite ou de gauche. Sociale ou sociétale, la révolution numérique a précipité la fin des gouvernements idéologiques, fondés sur une vision et un corpus de propositions rigides, pour amorcer un gouvernement de projet, où la proximité, le concret et la vie quotidienne sont au cœur des préoccupations.

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