Pouvoir d’achat : il est normal d’être impatients !

Paru dans Les Échos :

“Olivia Grégoire, députée LREM, rappelle que l’action politique de la majorité vise à donner du pouvoir d’achat aux Français. Même si certaines mesures fiscales, prises récemment, laissent penser le contraire.”

Le pouvoir d’achat est la principale préoccupation des Français depuis des années. Ca tombe bien ! C’est aussi celle de la majorité, qui a fait de son amélioration une de ses priorités.  Nous avons pris des mesures pour que le travail paie mieux.

Lors des deux précédents quinquennats, le choix a souvent été fait de privilégier l’effet d’annonce aux effets réels. Le président de la République et sa majorité ont fait le pari contraire en faisant le choix de réformes de conviction. Mais faire le choix du réel, c’est accepter que ces effets mettent du temps à apparaître.

Baisses des taxes et des cotisations

La suppression de la taxe d’habitation a été le premier acte fiscal fort du budget 2018. Sur un total de 11 milliards d’euros de suppressions d’impôts votées dans  le PLF 2018, la disparition progressive de cet impôt inégalitaire représentera 3 milliards cette année. Elle s’étalera sur trois ans, pour concerner 80 % des ménages et 100 % à la fin du quinquennat.

Avec la suppression de certaines cotisations sociales pour les salariés, la hausse du pouvoir d’achat se fera pleinement sentir en octobre 2018. Si on raisonne sur l’ensemble du quinquennat, l’augmentation du pouvoir d’achat est encore plus significative : +119 euros par mois, soit 1.425 euros de plus par an, l’équivalent d’un treizième mois.

La baisse des cotisations sociales, conjuguée à  l’augmentation importante des minima sociaux en avril et complétée par la suppression du premier tiers de la taxe d’habitation, devrait donner une autre perception en fin d’année pleine : une réalité qui sera tangible dans le quotidien des Français, mais dont l’attente peut générer une impatience parfaitement normale.

Et puis, il y a le prisme de  la baisse ultra-médiatisée de 5 euros des APL qui masque curieusement des mesures fortes comme les 216 euros de pouvoir d’achat gagné par les étudiants avec la suppression des frais d’inscription à la Sécurité sociale ; ou encore les 138 euros d’augmentation de l’allocation de garde d’enfants pour les familles monoparentales les plus démunies.

Choix fiscaux assumés

Bien sûr, il est normal qu’il faille un peu de temps pour se rendre compte de l’évolution de sa situation « personnelle », surtout quand chaque situation diffère… Les mesures d’augmentation du pouvoir d’achat concernent de façon très différenciée les Français en fonction de leur situation sociale (actifs/inactifs), familiale, géographique (taxe d’habitation différente selon le territoire), alors qu’en dehors des retraités les plus modestes, la hausse de 1,7 point de la CSG concerne uniformément chaque Français.

Normal, enfin, que cette perception soit rendue floue par la kyrielle de hausses de prix dont le gouvernement n’est pas responsable, et qui, chaque année, dégrade le portefeuille des Français…  La hausse des PV de stationnement en ville ? Les frais bancaires ? L’augmentation des transports publics ou du prix des cantines ? Ces augmentations ne sont pas décidées par l’exécutif, mais impactent directement le pouvoir d’achat des Français.

Bien sûr, certaines hausses relèvent d’une décision gouvernementale,  comme celles du tabac et  du diesel, mais ne confondons pas tout ! Ce sont des choix en cohérence avec des engagements pour la santé ou l’environnement. Notre politique fiscale assume des choix.

Toute notre action politique vise à l’augmentation du pouvoir d’achat des Français, ce qui signifie relancer la croissance en encourageant notre écosystème entrepreneurial, créer de la richesse pour créer plus d’emplois. Nous ne choisissons pas la facilité. Nous n’ouvrons pas les vannes des dépenses publiques pour offrir l’illusion d’un pouvoir d’achat financé par la dette.

La bataille du pouvoir d’achat sera longue, nous le savons, mais nous avons une confiance inébranlable dans son issue. Comme on le dit joliment au Maghreb : « Nous, nous avons du temps et vous, vous avez des montres… » Regardez vos montres, mais laissez-nous un peu de temps, nous ne sommes là que depuis… huit mois.

Olivia Grégoire,
Députée LREM de Paris,
Membre de la Commission des Finances
Porte-parole du groupe En Marche à l’Assemblée nationale.

Cet article est à retrouver en intégralité sur le site Les Échos.

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