Les images de l’incendie de Notre-Dame de Paris ont fait le tour du monde. Pendant quelques heures, nous avons bien cru qu’allait disparaître une cathédrale qui est devenue un des phares de l’humanité après avoir été celui des chrétiens. Alors, étrangement, le sentiment qui domine, en ce matin du 16 avril, c’est une forme de soulagement.
Certes, la flèche de Viollet-le-Duc s’est effondrée et avec elle est parti en fumée le coq qui contenait trois reliques particulièrement précieuses à la communauté catholique : une relique de Saint-Denis et une autre de Sainte-Geneviève, les saints patrons de la ville de Paris. Certes, il sera très difficile de reconstituer la « forêt », cette charpente veille de plus de huit siècles, dont les poutres avaient été façonnées à partir d’arbres d’une taille telle qu’ils n’existent plus en France.
Mais Notre-Dame a tenu : les deux tours ont souffert mais elles tiennent, les rosaces ont frémi mais elles tiennent, les trésors historiques ont pour la plupart été sauvés, le grand orgue aurait tenu bon. Notre-Dame a résisté : il en faut plus pour secouer une vieille dame qui a traversé les siècles, qui a vu le temps et la Seine charrier les révoltes et les révolutions, les guerres civiles et les guerres mondiales. Puisque tout le monde cite Victor Hugo, j’aimerais qu’on entende aussi la voix d’un autre poète : « Notre-Dame est bien vieille ; on la verra peut-être enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître. »
J’ai été très émue d’entendre le Président de la République immédiatement annoncer, alors que le brasier n’était pas encore éteint : « Cette cathédrale Notre-Dame, nous la rebâtirons. Tous ensemble. C’est une part de notre destin français. »
Alors que de nombreux grands mécènes ont d’ores et déjà annoncé leur participation, une souscription nationale a été lancée. A titre personnel, j’ai choisi d’y participer et je pense important que chacun puisse, en fonction de ses moyens et de son envie, apporter son écot pour reconstruire un monument qui parle à tous les Français, que chacun puisse ainsi rappeler que, même pour un euro symbolique, il a contribué à l’élan national qui prouve que nos différences ne sont rien à côté de ce qui nous unit.