Limiter la propagation du virus

Le Président de la République l’a dit hier : nous nous apprêtons à affronter la plus grave crise sanitaire depuis un siècle. Cette crise a pris une ampleur et une rapidité inédites, conséquences d’une économie dont les biens, les services et les personnes se sont mondialisés.

Pour endiguer cette crise, deux types de mesures ont d’ores et déjà été annoncées : sanitaires d’une part, économiques d’une autre.

Nous devons d’abord veiller à limiter la propagation du virus en réduisant au maximum l’exposition des publics les plus âgés – qui sont les plus fragiles face au coronavirus – et des plus jeunes – qui sont ceux qui le propagent le plus rapidement. Les visites aux personnes âgées dans les Ehpad sont suspendues, toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, ainsi que celles qui souffrent de maladies chroniques ou de handicap, sont donc être invitées à rester chez elles et à limiter autant que possible leurs déplacements ; à partir de lundi, toutes les crèches, écoles, collèges, lycées et universités seront fermés jusqu’à nouvel ordre. De façon plus globale, tous les salariés qui le peuvent sont invités au télétravail.

Tout l’effort du pays doit être tourné vers le secours aux personnes contaminées. Dans les hôpitaux, les soins non essentiels seront reportés et le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés, y compris les étudiants et les jeunes retraités. Chacun doit faire preuve de responsabilité avant de prendre la décision de se rendre aux urgences dont il faut éviter l’engorgement et qui pourraient vite devenir des foyers de contamination. Si les établissements scolaires doivent fermer, un service de garde sera mis en place région par région pour permettre aux personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire de faire garder leurs enfants.

Enfin, il convient de mettre en place très rapidement un soutien à la dimension aujourd’hui la plus visible de la crise. Car, paradoxalement, le principal risque devant nous est aujourd’hui davantage celui d’une crise financière que d’une crise sanitaire. Bruno Le Maire a d’ores et déjà annoncé que toutes les entreprises pourront reporter sans justification le paiement des impôts et cotisations dus en mars, que l’État prendra intégralement en charge les salariés placés en chômage partiel quel que soit le niveau de salaire et non pas plafonné au smic, comme c’était le cas actuellement, et que Bpifrance garantira désormais les prêts bancaires accordés aux petites entreprises à hauteur de 90 % au lieu de 40 %. Il faut absolument enrayer la crise de confiance qui menace de contaminer l’économie réelle.

Limiter la propagation du virus, soigner les personnes contaminées et prévenir les effets collatéraux : voilà les trois décisions d’urgence annoncées par le Président de la République. Nous sommes entrés hier dans un monde d’incertitudes contre lequel il convient de lutter avec nos dernières certitudes : celle de l’excellence de notre système de santé, celle de l’esprit de civisme et de solidarité des Françaises et des Français, celle de la détermination de l’État à agir. Ce sont ces trois piliers qui nous permettront de surmonter la crise.

Je me félicite à ce titre que la tenue des élections municipales ce dimanche n’ait pas été remise en cause. De la même manière qu’il demeure possible de faire ses courses dans un supermarché, il est possible de se rendre dans une salle contenant des dizaines de personnes… à condition de respecter les gestes essentiels : se laver régulièrement les mains, tousser ou éternuer dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque quand on est malade et, pour le cas très spécifique d’une élection, venir émarger avec son propre stylo. Face à une menace de cette importance, il n’y a en effet pas de petit détail.

Olivia Grégoire

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut