Aujourd’hui marque l’anniversaire de mon mi-mandat à l’Assemblée nationale. Deux ans et demi, ce n’est rien à l’échelle d’une vie humaine, encore moins à l’échelle d’un vieux pays comme le nôtre. Pourtant, quand je regarde ces deux ans et demi, je ne peux m’empêcher de penser à une période de bouleversements autant personnels que politiques.
Nous avons été élus le 18 juin 2017, sur une promesse forte : renouveler la vie publique. Cela s’est tout de suite senti dans la composition de notre majorité, avec un groupe plus jeune et féminin que les précédentes législatures, un groupe dont la plupart des membres faisaient leurs premiers pas au Palais-Bourbon en même temps que leurs premiers pas en politique.
La première loi que nous avons votée, c’est d’ailleurs la loi de moralisation de la vie publique qui a permis de rompre avec un certain nombre de pratiques qui étaient jusqu’à lors monnaie courante. De la fin du népotisme dans le choix des collaborateurs parlementaires à l’encadrement des frais de mandat, nous avons mis fin aux privilèges des députés… y compris celui de leur retraite puisque, depuis le 1er janvier 2018, le régime de retraite des députés est aligné sur celui de la fonction publique, ce qui a eu pour effet de diviser par deux les droits à retraite ouverts pour un mandat cotisé.
Ce n’est bien sûr pas innocemment que je me permets cette incise sur les retraites. Car nous avons été élus le 18 juin 2017 sur une deuxième promesse forte : engager les réformes que la France attend depuis toujours sans jamais les enclencher. Les retraites en font partie car voilà près de trente ans que les gouvernements de droite comme de gauche essaient désespérément de maintenir debout un système complètement en déséquilibre, appuyé sur des principes qui ne correspondent plus au monde du travail d’aujourd’hui.
C’est cette même évidence qui nous a conduit à voter la réforme de l’ISF, la baisse générale du taux d’imposition, tant celui sur les entreprises que sur les ménages, la réforme de la SNCF, celle du baccalauréat, celle de la formation professionnelle, toutes ces réformes auxquels aucun gouvernement n’avait osé s’atteler, par peur de brusquer un statu quo pourtant devenu contre-productif.
Tout n’a pas été parfait pendant ces deux ans et demi. L’apprentissage a été nécessairement rapide, fatalement incomplet. La politique est ainsi qu’elle a tendance à politiser les gens et les idées : nous avons acquis des réflexes, en bien ou en mal ; nous n’avons plus la même fraîcheur qu’en juin 2017, en bien ou en mal. Pourtant, quand je regarde cette première moitié de mandat, je ne regrette pas l’immense travail que notre majorité a engagé au service de l’attractivité du pays.
Au moment de considérer la deuxième moitié de mandat qui s’annonce, je suis déterminée à poursuivre le nouveau chantier ouvert pour sa justice : les réformes des retraites, de la dépendance et des minimas sociaux sont encore des sujets sur lesquels tous les gouvernements précédents ont préféré temporiser pour ne pas compromettre leur réélection. Mais voici la grande différence de cette majorité avec ses devancières : elle ne réforme pas pour garder un siège mais pour changer le quotidien des Français. C’est ce qui continuera de m’animer dans les mois et les années à venir.
Olivia Grégoire