J’ai pris la décision d’aller contre la position du Gouvernement et celle de mon groupe parlementaire pour m’opposer à une nouvelle hausse de la taxe sur les bureaux, notamment dans les 7e et 15e arrondissements.
La taxe sur les bureaux est une taxe annuelle dont s’acquittent les entreprises de la région d’Île-de-France. Instaurée en 1990, son montant varie selon l’utilisation des locaux (locaux à usage de bureaux, locaux commerciaux, locaux de stockage ou aires de stationnement) et en fonction de leur surface (les bureaux et locaux professionnels dont la surface est inférieure à 100 m² ou encore les locaux commerciaux de moins de 2 500 m² en sont notamment exonérés).
L’année dernière, la taxe avait déjà augmenté de 10 % suite aux préconisations du député Gilles Carrez qui préconisait dans un rapport sur les ressources de la Société du Grand Paris d’augmenter cette taxe afin d’aider au financement du Grand Paris Express. Cela avait permis de dégager 150 millions d’euros supplémentaires en 2019.
Suite à un amendement déposé en séance publique, il a été proposé que cette taxe soit encore augmentée de 20 % en 2020, sur les communes et arrondissements de Paris les plus attractifs, une sorte de zone « premium », constituée des 1er, 2e, 7e, 8e, 9e, 10e, 15e, 16e et 17 arrondissements de Paris, ainsi que des communes de Boulogne-Billancourt, Courbevoie, Issy-les-Moulineaux, Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine et Puteaux (Hauts-de-Seine). Concrètement, avec cette nouvelle augmentation de 20 % sur la taxe sur les locaux à usages de bureaux, le prix au mètre carré augmenterait de 3,87€ et de 1,92€ pour le tarif réduit. Cette fois, ce sont 60 millions d’euros qui devraient ainsi augmenter le budget.
Il n’est pas possible de continuer à fonctionner ainsi : il est naturellement très important d’équilibrer le budget de la Société du Grand Paris mais cela ne peut se faire par des ponctions successives. Nos entreprises ont besoin de visibilité et de stabilité et j’estime que c’est un très mauvais signal qui leur est envoyé si chaque année nous augmentons une taxe, sans concertation ni feuille de route. Taxer toujours plus fortement l’immobilier d’entreprise est néfaste pour l’attractivité de Paris et sa croissance économique. Ainsi que l’a relayé La Tribune ou BatiActu, j’ai pris la parole en hémicycle pour dénoncer la « lassitude des entreprises devant cette instabilité fiscale ».
Faute de précisions de la part du Gouvernement, je continuerai à m’opposer à l’augmentation de cette taxe dans la suite de la discussion budgétaire.
Olivia Grégoire