J’ai voté hier la confiance au gouvernement de Jean Castex. Dans le contexte de la crise que notre pays traverse, j’ai été particulièrement sensible à l’accent mis par le nouveau chef du gouvernement sur sa volonté de ne laisser personne de côté, ni la culture, ni les jeunes, ni les territoires.
Comme l’avait dit le Président de la République lors de son interview dimanche, nous sommes un pays habité par un doute permanent et des ferments de division ; comme l’a redit le Premier ministre hier, sa « première ambition, immense » sera de « réconcilier ces France si différentes, les souder ou les ressouder ».
J’entends les sempiternels reproches qui sont adressés au Président de la République et au gouvernement mais je ne les partage pas. C’est le petit jeu de l’opposition de dire qu’on en fait jamais assez… J’attends encore qu’on m’explique quel gouvernement en a fait autant pour l’écologie, la formation ou les femmes, pour ne citer que ces quelques sujets.
Non, il ne doit pas y avoir de changement de cap parce que le cap que nous avons pris en 2017 demeure le bon : avant la crise, nous avions réduit le chômage, retrouvé l’attractivité, relancé le pouvoir d’achat. Quoiqu’on en dise, il est impossible de réformer un pays sans ces trois fondamentaux. On peut critiquer la méthode, on ne peut pas critiquer les résultats. A l’heure où l’activité économique devient très incertaine, il serait absurde de revenir en arrière en défaisant des dispositifs qui ont fait leur preuve.
En revanche, la crise nous offre paradoxalement une opportunité pour accélérer sur certains aspects de notre politique. Il y a encore six mois, j’aurais jugé impensable de déployer un plan de relance de 100 milliards d’euros. Avec la crise, cette éventualité est devenue une possible et une nécessité. C’est ainsi que nous allons pouvoir engager 40 milliards d’euros dans notre industrie, notamment pour baisser massivement les impôts de production, un sujet qui me tient particulièrement à cœur puisque nous étions plusieurs à plaider, depuis plusieurs années, pour une accélération de nos efforts en la matière. Or, les contraints de la dette ne le permettaient pas jusqu’à maintenant.
Il importe que nous demeurions vigilants face à la tentation de laisser filer les déficits : chaque euro que nous empruntons est un euro que nous devrons rembourser. Aussi, je serai attentive à ce que l’argent investi soit de l’argent qui serve l’avenir et non les dépenses courantes. La crise est une occasion de reconstruire, pas de rafistoler. C’est pourquoi il me parait aussi tout à fait logique de ne pas laisser en jachère notre système de retraites que tout le monde s’accorde à reconnaître pour injuste et inefficace.
Le gouvernement a aujourd’hui la confiance des députés pour travailler à ce grand chantier. Dans les deux ans qui viennent, j’aurais à cœur de l’accompagner de mon mieux, parce que l’attentisme n’est pas une option.