Après deux mots de Grand Débat, le Premier ministre a présenté hier à l’Assemblée nationale les conclusions politiques que le Gouvernement en tirait. Bientôt, ce sera le tour du Président de la République d’annoncer la première série de mesures et surtout les suites de ce Grand Débat National.
Quoiqu’en disaient ses opposants et ses critiques, le Grand Débat National a été une incroyable bouffée d’oxygène démocratique. L’enjeu était de créer les conditions de la discussion : celle-ci ne s’est pas limitée à la plateforme officielle, elle s’est répandue dans toute la société et il faut s’en féliciter. Le débat a été foisonnant, parfois contre-intuitif souvent contradictoire : cela est normal et il ne fallait pas s’attendre à ce que des millions de Français interrogés parviennent à dégager collectivement une série de propositions unanimes. Nous attendions un dialogue des problèmes pas un catalogue de solutions.
Il n’est donc pas question qu’une mesure miraculeuse puisse venir résoudre en un jour ce à quoi les gouvernements successifs n’ont pas su s’attaquer en quarante ans. Il n’est pas non plus question que la fin de ce « Grand Débat » marque la fin du dialogue engagé.
Au contraire, je l’ai dit la semaine dernière dans mon interview sur i24News : nous entrons dans une ère de la délibération permanente, les « gilets jaunes » et le Grand Débat National vont changer notre pratique politique dans les prochaines années. Sur certains sujets comme la réforme de la dépendance ou des retraites, il est vital que le débat se prolonge : nous nous attaquons à des problèmes de génération et plus largement de civilisation, il faudra du temps pour transformer nos modes de pensée et nos modes de vie.
Dans le débat, la méthode est peut-être plus importante que la finalité : je souhaiterais inviter tous les Français, ceux qui ont participé au Grand Débat et surtout ceux qui ne l’ont pas fait, à se saisir des innombrables données qui sont aujourd’hui gratuitement et librement disponibles en ligne. Toutes ces données, ce sont des récits individuels dont nous devons nous saisir, en tant qu’individus et en tant que collectifs, pour mettre en perspective l’expression d’une commune par rapport à une autre, le sentiment d’une France par rapport à une autre, et voir ainsi ce qui nous divise mais surtout ce qui nous unit, en un mot : comprendre l’autre.
Ici sont répertoriées quelques-unes de ces initiatives citoyennes et associatives qui permettent de mettre en perspective le « Grand Débat National » :